Le Libre-échange

Les accords de Libre-échange pullulent dans le monde depuis la création de l’OMC en 1995.
La Suisse en compte 34 qui sont en vigueur (12.18) et 8 en cours de négociation. https://www.seco.admin.ch/seco/fr/home/Aussenwirtschaftspolitik_Wirtschaftliche_Zusammenarbeit/Wirtschaftsbeziehungen/Freihandelsabkommen/partner_fha.html

Il y en a plus de 3000 dans le monde, essentiellement bilatéraux.
Le hic, c’est que ces accords ne sont « libres » que pour les multinationales qui les ont concoctés (et implémentés avec l’aide des gouvernements concernés), et ne permettent des « échanges » que dans le sens qui leur permet d’engranger du profit.
En digne héritier de l’esclavage et du colonialisme, le « libre »-« échange » continue son oeuvre de destruction environnementale, de creusement abyssal des inégalités, de dumping social et salarial, de diktat des multinationales sur les Etats et sur les peuples, d’accaparement des richesses et de concentration des pouvoirs pour le 0,01%.

Qu’est-ce que le traité TISA ?

Ce traité félon est actuellement et depuis 2012 négocié en secret entre les 50 pays les plus néo-libéraux de la planète (USA, Suisse, UE, Canada, Israël, etc), depuis Genève !
Le ‘Trade in Services Agreement’ (ACS = Accord sur le commerce des services en français) est un TAFTA ou CETA puissance 100. Il vise à libéraliser et privatiser tous les services, Services publics en tête. Pour multiplier par 1000 les profits des actionnaires de multinationales au mépris des petites entreprises et des citoyens. Avec TiSA, les multinationales importeront les travailleurs des pays les plus pauvres, aux conditions de travail du pays d’origine, payés des cacahuètes et sans protection professionnelle, pour effectuer le travail que nous faisons actuellement. Imaginez le tableau … Chômage pour les suisses, esclavage pour les travailleurs importés.
Ce traité est supranational (=au dessus des lois nationales), il se substituera donc aux lois en vigueur dans les 50 pays concernés. On ne pourra tout simplement plus voter nos lois. Finis l’assurance chômage, la protection sanitaire, l’école gratuite, les TPG subventionnés ou l’espoir d’un salaire minimum et d’une caisse d’assurance maladie publique. Finis les SIG, l’hospice général, les soins de santé abordables, les votations, les entreprises locales.
Ah oui, et cerise sur le gâteau : si des lois sont considérées comme limitatives pour leurs profits par les multinationales, celles-ci pourront, comme c’est déjà le cas avec NAFTA (le traité de libre-échange entre le Canada, les USA et le Mexique), demander des centaines de millions de pénalité aux États…. et les obtenir. Comme Bilcon l’a fait au Canada. Ou Veolia en Égypte. Ou encore Philip Moris en Uruguay … car l’Uruguay mettait en garde sa population contre les méfaits du tabac !
(Et depuis, l’Uruguay s’est retiré des négociations sur TiSA !

Réaction de la RTS (Radio-Télévision Suisse romande)

A la suite de la manifestation du 11 octobre 2014 à Genève contre TiSA 

Cette manifestation du 11 octobre 2014 pour STOPPER le traité TISA (le traité de Libre-échange sur les services, une sorte de CETA augmenté entre 50 pays) a été censurée par la RTS à l’époque. Maintenant, c’est « l’Accord cadre institutionnel » qui s’apprête à procéder aux mêmes destructions de la souveraineté des pays et des services publics.

En souvenir, voici le message officiel de la RTS pour expliquer leur refus de couvrir l’événement, qui m’avait été transmis par Gaelle Lavidière :

« Bonjour Chloé,
Nous couvrons parfois les manifestations soit parce qu’elles sont de grande ampleur, qu’elles impactent grandement une ville ou un canton soit parce que leurs thématiques résonnent avec l’actualité ou qu’il s’y déroule des évènements qui sortent de l’ordinaire.
Vu le nombre de manifestation en tout genre et de toutes tailles organisées chaque week-end en Suisse, nous nous devons de faire des choix.
Par ailleurs, nous sommes soucieux de diffuser sur notre antenne des reportages équilibrés, reflétant tous les points de vue, permettant au public de se forger une opinion. Nous évitons donc de relayer les points de vue partisans venant des différents groupes de pression, qu’ils soient politisés ou non.
Enfin, nous préférons généralement présenter des « dossiers » complets, expliquant les tenants et les aboutissants d’une problématique, plutôt que de parler des manifestations liées à cette même thématique, qui peuvent être vues comme des épiphénomènes.
C’est pour toutes ces raisons que la rédaction de la RTS a décidé de ne pas couvrir la manif TISA-TAFTA-CETA de ce week-end.
Amicalement
Gaëlle »

Ma réponse à Gaëlle :
« Chère Gaëlle,
Considères-tu sérieusement que TiSA, TAFTA et CETA sont des épiphénomènes ??
Ces accords sont en train de diriger l’Europe, le monde, la Suisse, à fortiori Genève dans une toute nouvelle société. Une société où tous les services sont en concurrence, publics ET privés, où les États doivent subventionner à même hauteur les firmes privées que les institutions publiques (Ex: Écoles, Hôpitaux, services d’ordre, Énergie, Transport, etc), une société où les normes sanitaires devront s’aligner avec celles des États-Unis (TAFTA), qui sont, comme tu le sais, beaucoup moins serrées qu’en Europe (OGM, poulets lavés au chlore, pesticides, etc), une société où tout ce qui entrave la « libre concurrence » est jugé par des tribunaux arbitraux privés qui peuvent obliger les États récalcitrants de rentrer « dans le rang » en se conformant aux directives données dans ces accords, une société où tout ce qui a été privatisé NE PEUT PLUS ÊTRE RENATIONALISE (effet de « cliquet »).. Ces accords sont en négociations depuis 2 ans et se signent entre chefs de gouvernements, sans en informer la population, sans suffrage donc, et ils sont à la base prévus d’être gardés SECRETS 5 ans avec leur mise en oeuvre. C’est un épiphénomène tu trouves ?

Les lecteurs ne devraient pas, selon toi et tes camarades de la RTS, être informés de ce qui est en train de se dérouler (TISA est en train de se négocier à Genève, dans les locaux de l’OMC) ?
Ce sujet mérite que l’on en parle non? Après, c’est aux journalistes qu’il incombe d’investiguer pour documenter au mieux le dossier et de trouver des détracteurs (vous en trouverez chez les patrons de multinationales). C’est un sujet en OR au contraire !!! »

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